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Gérard BORRAS

Gérard BORRAS

28 septembre 2022

«Pourquoi et comment j’ai escaladé le Kilimandjaro »

« Existe-t-il en nous un gène de l’enfance, celui qui nous préserverait à travers nos âges ? Fasse le destin que jamais aucun biologiste ne le découvre. Il serait capable de le détruire et serait l’assassin de l’espérance »
C’est cette phrase de ce membre éminent de l’académie Goncourt que j’avais reçu en 1990 pour son roman la souris verte, Robert SABATIER dont je me souviens pour illustrer le passage de Gérard BORRAS au Cercle Cambacérès le jeudi 28 septembre 2022

Parmi les figures montpelliéraines nous pouvons compter un homme apprécié de tous attention par anthroponymie il y en a d’autres des « Gerard BORRAS » un grand spécialiste ethnomusicologue de la musique péruvienne, un cinéaste, un Maître de conférences … le cognomen sera Montpellier il n’y en a qu’un mais qui rayonne jusqu’au sommet du Kilimandjaro. Ancien Président de la CCI de Montpellier, ancien dirigeant (PDG) de L.B.S une entreprise de décoration et d’aménagement d’hôtels et résidences de France « Ancien » parce que Gérard est né le 5 juillet 1940, à 82 ans il décide de gravir le toit de l’Afrique

Kilimandjaro
« Après le soleil, la neige .Quel bonheur, quels paysages. Et dans cette période si difficile, si dangereuse. Quelle chance de marcher au milieu de cette nature. Notre terre est si belle pourquoi les hommes sont capables de s’entretuer. Est-ce que le monde est devenu fou. J’ai grimpé en ce début décembre au sommet du Kilimandjaro avec ma fille, j’ai 81 ans et un seul rein qui fonctionne à 40%. Pourquoi vous faites certaines choses qui paraissent impensables ,parce que la vie ne peut pas être un projet établi ,insipide, laissons faire le hasard, le non raisonnable . A la suite d’une conversation ma fille me dit : « Papa j’aimerais bien partir avec toi faire un trek . »
Et j’ai répondu immédiatement « et si nous faisions le Kilimandjaro » Ce mot fait rêver ,on pense au Neige du Kilimandjaro, à un certain exotisme , à un éventail de couleurs, j’avais occulté que c’était aussi une montagne à gravir qui avoisinait les 6000 mètres. Un taux de réussite de 50%.
Nous faisions partie d’un groupe de 12 personnes ,le plus âgé avait 30 ans de moins que moi nous étions accompagnés par Faza le guide chef et d’Emmanuel son second. Toutes ces personnes voulaient, souhaitaient que je réussisse.
Pourquoi on réussit quelque chose à priori impensable, la volonté oui il en faut mais aussi le fait d’être porté, encouragé, Ce fut des marches caillouteuses, accidentées de 6 à 7 heures par jour. Le 6em jour, réveil à 23 heures pour arriver au sommet vers le lever du soleil ,environ 12/ 13 heures de marche avec un dénivelé positif de 1200 mètres et négatif de 2800 mètres ,marche à la frontale jusqu’au lever du jour. Dès que je faiblissais, m’essoufflais, Emmanuel se retournait en souriant et me disait « Polé. Polé, (doucement, doucement) Gérard , soit positif » et je repartais , pas à pas , je savais que j’arriverais , il ne pouvait pas en être autrement. J’ai eu confiance, je ne sentais pas ma fatigue , Et puis le 1er sommet a 5756 mètres , le Stella Point, mais le vrai sommet , encore 200 mètres de dénivelé en plus et en plus d’une heure de marche. Vous ne pouvez pas abandonner, Polé, Polé , sois positif et vous y êtes , vous êtes au sommet 5895 mètres. Quelle ivresse Quel bonheur. J’étais au sommet.»