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MARIE CURIE

Elle fut une femme humble et silencieuse,
Dans son labeur secret, nuit et jour, s’enfermant
Pour surprendre et capter l’âme mystérieuse
Qui veille dans l’atome et dort dans l’élément.

Un éclair dans les yeux, une flamme à la joue
Elle s’est, nuit et jour, dans un travail obscur,
Attachée et crispée autour d’un peu de boue
Afin d’en arracher un rayon neuf et pur.

D’autres ont su jadis se tailler un royaume
Avec des fleurs d’azur dans leur palais vermeil ;
Elle, a choisi d’ouvrir un caillou dans sa paume
Et d’en tirer pour nous un morceau de soleil.

Et ce fut le miracle. Au creux de sa main frêle,
Un astre étrange a lui, discipliné, dompté
Et qui, dans la prison de notre nuit mortelle,
Est une part de ciel, un don d’éternité.

[Oui] de ce feu que nul rayonnement n’épuise
Et de cette clarté que nul souffle n’éteint,
Elle a fait, par un geste qui l’immortalise
Contre un mal fugitif un remède certain.

Et c’est cette humble femme, unique en son génie,
Qui versait ce rayon sur ce monde étonné
Et qui, même ayant clos le livre de sa vie,
Nous donne encor ce que nul n’a jamais donné.

Léon Néel

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